6 Mai 2013
Sur le blog du journaliste (Ouest France) François Vercelletto, un billet "pourquoi avoir peur des études de genre?" (29/04/2013). Parmi les commentaires, multiples, variés, invectifs, polémiques comme des commentaires, celui de "FXM". Je l'ai trouvé lumineux et je me permets de le reproduire ici.
Que de polémiques, mais pourquoi ?
L'étude du genre fait partie des sciences humaines. Comme les autres sciences il n'y a pas de raison qu'elle trouve directement une clé pour décrire puis prédire (statistiquement bien sûr) les comportements vus comme typiquement masculins ou typiquement féminins. À ma connaissance "la part de l'inné" et "la part de l'acquis" dans ces comportements sont très mal connus. Il serait dommage de rester ignorant alors que les méthodes de la biologie et des sciences humaines doivent pouvoir répondre (en grande partie) à la question.
La présentation de cette discipline dans les manuels scolaires est la preuve que cette branche a acquis une reconnaissance suffisante dans le domaine universitaire. Les programmes scolaires évoluent d'une génération à l'autre : certaines branches des sciences sont délaissées et d'autres sont approfondies. La culture scientifique de 2010 n'est pas celle de 1980 ni de 1950 ou 1920...
La description des comportements et la recherche des déterminismes sociaux est une démarche scientifique. Les polémiques qu'elle entraîne se règlent, au fil du temps, en trouvant des critères scientifiques de réfutation pour choisir "la meilleure explication". Je comprends tout à fait que l'Église soit curieuse des derniers développements scientifiques ; tout discours qui reconnait l'autonomie de la démarche scientifique et qui condamne telle ou telle branche des sciences est incohérent. Le domaine de la science est disjoint de celui de la morale et de la croyance. Un exposé scientifique ne porte pas de jugement et les croyances n'ont pas leur place dans un raisonnement scientifique.
L'Église catholique forme un groupe de personnes, et pour cette raison peut être l'objet d'études scientifiques, y compris d'études de genre. Éventuellement ses membres peuvent être surpris par les conclusions d'une observation extérieure ; ensuite libre à chacun de garder ses certitudes ou d'en tenir compte.
Les principaux arguments s'opposant à l'étude de genre ne sont pas d'une grande solidité scientifique. (1)-le "bon sens" qui élude la question par "un homme est un homme", (2)-l'argument anatomique qui ne comprend pas la question, (3)-le recours au vénérable Aristote pour ignorer les découvertes et inventions postérieures, et (4)-le contre-sens de causalité qui cherche à ridiculiser une science par crainte de ses découvertes.
L'opposition à l'étude de genre ressemble plutôt à une méconnaissance de la démarche scientifique et à un argument politique pour "emporter l'adhésion du plus grand nombre".
Pourquoi avoir peur des études de genre ?
La notion de genre est devenue la bête noire de la hiérarchie catholique et d'une partie des fidèles. Pourquoi tant de peur ? Pourquoi tant de haine ? La revue Parvis publie un hors-série (N° ...